du Clos Maldav

du Clos Maldav Epagneul bleu de Picardie

Epagneul bleu de Picardie

LE TAN ET LES FIELDS

LE TAN ET LES FIELDS

Chien d'arrrêt, beau et travailleur cherche emploi...



Vous venez d’acheter un chien d’arrêt, c’est peut-être votre premier compagnon à quatre pattes. Plusieurs solutions s’offrent à vous.

• Tout d’abord, en faire un chien d’agrément ; il va devenir rapidement le roi du canapé (ou pire, du lit) et s’empâter peu à peu par manque d’exercice si vous ne le sortez pas une heure au moins, 3 fois par semaine. C’est votre cas ? Mais pourquoi diable, avez-vous acheté un chien d’arrêt ?

• Vous refusez résolument cette option car vous êtes chasseur ; vous avez donc quelques notions de dressage et vous vous sentez capable de préparer votre élève tout seul. N’oubliez pas cependant que la première qualité d’un chien de chasse, c’est le rappel. Combien de chasseurs rentrent le soir d’ouverture, la gorge en feu et complètement aphones après avoir hurlé toute la journée à l’encontre d’un chien fugueur ! Un ami m’a avoué un jour en souriant : « Mon chien a sans doute des aptitudes, mais il me pose un grave problème : nous ne chassons jamais, lui et moi, sur le même territoire… ».

A ce propos, il faut que ceux-ci comprennent qu’un sifflet, petit instrument d’un coût modique, est indispensable à tout conducteur de chien. Un léger coup de sifflet dérange moins le gibier et… les autres chasseurs que des vociférations tonitruantes. D’autre part, il sera particulièrement utile pour relancer un chien dont les contrôles au sol sont trop fréquents.

N’oubliez pas non plus que vous possédez un chien d’arrêt et que, pardonnez-moi cette lapalissade, un chien d’arrêt a pour première mission celle d’arrêter le gibier. Combien de chasseurs vantent les qualités de leur compagnon « qui a, mieux que tout autre, l’art de débusquer bécasses, faisans et perdreaux », alors qu’il bourre le gibier comme un springer !

Il existe d’excellents ouvrages concernant le dressage des chiens de chasse. Ceux-ci répondront à toutes vos interrogations.

• Vous êtes chasseur, mais vous voulez aller plus loin et exploiter toutes les qualités de votre chien. Vous allez entrer alors dans un domaine où, sigles mystérieux (L.O.F., C.A.C.I.T., B.I.C.P.), termes techniques (dysplasie, affixe, choupiller…) et langage occulte (« mon chien a pris un point sur un couple de perdreaux, mais il a été éliminé ensuite sur une tape ») incompréhensibles pour un non initié, donnent incontestablement une supériorité à qui les emploie devant un débutant médusé par tant de science. C’est à l’intention de ceux-ci et pour leur éviter un véritable « parcours du combattant » à la recherche de la Connaissance que cet article est destiné.



Je débute et je suis perdu. Que faire ?



1. D’abord vous inscrire à notre Club. Les membres de son Comité ont, entre autres tâches, celle de vous aider dans vos démarches et de répondre à vos questions. Vous recevrez 2 fois par an le bulletin qui témoigne des activités de celui-ci et comporte des articles sur la cynophilie, le dressage, la santé du chien, le calendrier des manifestations etc…

2. Dès que votre compagnon aura un an, il sera essentiel

? de le faire confirmer,

? de l’inscrire à un T.A.N (voir ci-après) s’il a tant soit peu chassé

? et de l’emmener chez le vétérinaire pour un dépistage de la dysplasie (radiographie des hanches) ; cet acte est indispensable si vous souhaitez faire de votre mâle un étalon ou de votre chienne une lice (voir l’article « La dysplasie. Foire aux questions » dans le n°53).



La confirmation



Vous avez présenté votre chien à un juge lors d’une manifestation canine et celui-ci l’a « confirmé », c’est-à-dire que votre compagnon correspond au standard de sa race ou, autrement dit, qu’il n’a pas de défaut majeur si on le compare à un chien idéal dans l’absolu. Vous avez gravi, sans le savoir, la première marche d’une qualification adoptée par la S.C.C. et qui en comprend 6.



Le Test d’Aptitudes Naturelles ou T.A.N



C'est le premier examen de travail pour un chien qui n'a subi aucun dressage particulier, tout au plus, une éducation pour le rappel et une mise en présence de gibier naturel ou d'élevage.

Le TAN consiste à

• rechercher avec un maximum de passion un gibier posé,

• de marquer une pose d’arrêt

• et de rester insensible au coup de feu consécutif à l’envol de l’oiseau.

La recherche se fait en général sur caille si l’épreuve a lieu en plaine, sur faisan si c’est au bois et en période de chasse. En plaine, l’oiseau est tiré à blanc par l’examinateur. Au bois, ce dernier est secondé par un tireur et l'oiseau est abattu. La course sous l’aile (poursuite du gibier après son envol) n’est pas éliminatoire et le rapport n’est pas exigé. L’obtention du T.A.N. donne droit à l'inscription de ce titre sur le pedigree du chien et à la remise d'un diplôme.



Le rapport en eau profonde

Parfois, lors d’une journée consacrée au TAN, s’ajoute une épreuve facultative de « rapport en eau profonde ». L’examinateur lance un canard mort dans un étang et tire un coup de feu. Le chien doit s’élancer à l’ordre de son maître et rapporter l’oiseau sur la berge. La réussite à cet examen donne droit également à un diplôme.



Votre chien est maintenant confirmé, détenteur du TAN, radiographié et il a manifesté quelques aptitudes encourageantes à la chasse. Deux possibilités s’offrent à vous : d’une part, les concours de travail qui permettent d’évaluer les qualités cynégétiques de votre compagnon et, d’autre part, les expositions où il sera jugé sur sa beauté. Mais beaucoup de professionnels et un nombre grandissant d’amateurs s’engagent successivement ou simultanément dans ces deux voies.



LES CONCOURS DE TRAVAIL



Il existe 3 sortes de concours de travail :



• les spéciales de races, concours organisés par un club et réservés aux chiens de sa ou ses races,

• les interclubs, organisés par un club et destinés aux chiens de celui-ci et à ceux de 3 autres clubs invités,

• les ouverts, organisés par une Société Canine Régionale et destinés à tous les chiens d’arrêt, continentaux un jour et britanniques le lendemain.

Cette dernière catégorie est le fief privilégié des professionnels et de quelques amateurs éclairés, car la concurrence y est rude, vu le nombre important de compétiteurs.



Les field-trials



Ils sont à classer en 2 catégories : les field-trials de printemps et les field-trials d’automne.



a. Les field-trials de printemps (ou d’été) ont lieu sur perdreaux naturels dans les blés d’hiver, de fin février à mi-avril, donc hors période de chasse, c’est la raison pour laquelle le gibier ne peut être tiré. Les chiens inscrits sont répartis en différents concours ; chaque concours est autonome et comprend de 6 à 12 concurrents menés par leur conducteur et examinés par un juge accompagné parfois d’un assesseur. Le chien est évalué entre autre sur :

• l’énergie et la régularité de sa quête (lacets à l’endroit, ni trop serrés, ni trop ouverts, ni trop larges, ni trop étroits),

• sa faculté à débusquer un gibier (en général couple de perdrix, nature oblige à cette époque !),

• son comportement lorsqu’il en a connaissance (remontée d’émanation),

• la rigueur de son arrêt,

• son coulé

• sa sagesse à l’envol

• et au feu etc…

Cette suite d’actions est en effet conclue par un coup de pistolet à blanc. Si ces conditions sont réunies avec succès, on dit alors que le chien a pris « un point ». De plus, les lièvres rencontrés doivent être arrêtés ou respectés et non poursuivis. Maudits lièvres, ivresses de certains chiens et terreurs des conducteurs !

Le parcours dure 15 minutes, sauf en cas de faute grave entraînant l’élimination provoquée par

• l’oubli (gibier qui s’envole entre le juge et le chien et dont celui-ci n’a donc pas pris connaissance),

• la tape (au cours de sa quête, le chien bute sur un oiseau, provoquant son envol),

• la sortie de main (le chien s’éloigne peu à peu de son conducteur qui en perd le contrôle),

• la course sous l’aile etc…

Remarque : Les fautes commises pendant la première minute du parcours ne peuvent être éliminatoires. A contrario, les points réalisés sont pris en compte par le juge.

Les chiens ne sont pas classés en fonction du nombre de points, mais sur la qualité de ceux-ci : un chien qui a déjoué de façon subtile les pièges d’un oiseau rusé, mais qui n’aura pris qu’un seul point, sera mieux classé qu’un autre qui aura conclu simplement de façon honnête un nombre plus grand d’actions. Si, à la fin du quart d’heure, le chien n’a pas été mis en présence de gibier, on dit que c’est un P.O. (pas d’occasion). Dans ce cas le juge peut, à la fin de l’épreuve, « reprendre » quelques minutes un ou plusieurs chiens qui se sont distingués par leurs qualités sur le terrain.



b. Les field-trials d’automne, dits de gibier tiré sont semblables à ceux de printemps à quelques différences près. Ceux-ci ont lieu lors du 4e trimestre, donc pendant la période de chasse, le plus souvent sur faisans ou perdrix. Après arrêt du chien et coulé, le gibier est abattu dès son envol par un ou deux tireurs flanqués légèrement en retrait du conducteur. Il doit être rapporté par le chien et donné assis, dans la main, à celui-ci sur ordre du juge. En cas de raté des tireurs, un rapport à froid est effectué à la fin du concours. Il consiste à lancer devant le chien, avec coup de feu consécutif, un gibier mort et à exiger un rapport.

Lorsque le gibier est naturel, bécasses ou bécassines, l’épreuve est similaire à un field-trial de printemps, les oiseaux n’étant pas abattus, mais tirés « à blanc ».



Remarque : Il faudra absolument vous procurer un carnet de travail. Demande à faire auprès de la S.C.C en envoyant la photocopie du pedigree du chien, votre nom, adresse et un chèque de 12 €. Tous les classements obtenus par votre chien en field et au BICP sont inscrits par le juge dans ce carnet qui témoigne de la valeur de votre compagnon.



Les récompenses

(Pour les définitions et les explications des sigles, voir « Le petit lexique » à la fin de cet article)



Selon le cas, peut être attribué

• un « 1er Excellent avec C.A.C.T. » pour le meilleur du groupe quand son comportement et son mérite ont été exceptionnels ou bien un « 1er Excellent » sec si son parcours a été brillant, ou bien encore un « 1er Très Bon » dans le cas d’une prestation simplement méritoire,

• un « 2e Excellent avec Réserve de C.A.C.T. » (R.C.A.C.T.) uniquement dans le cas où un C.A.C a été attribué et si le parcours a été, lui aussi, exceptionnel, ou bien un 2e Excellent sec, ou éventuellement un « 2e Très Bon »,

• un ou plusieurs « Excellent »,

• un ou plusieurs « Très bon »,

• un « C.Q.N. » pour un chien valeureux, mais sanctionné sur une faute de dressage (refus de rapport, par exemple).

Remarques : - Le C.Q.N. ne peut donner accès à la « Classe Travail » en exposition.

- Lorsqu’un chien n’est pas classé, aucune mention n’est portée sur son carnet.



Si le field-trial permet l’attribution d’un C.A.C.I.T, les chiens ayant obtenu un « C.A.C.T. » sont confrontés ensuite deux par deux lors d’un barrage. Il n’est alors plus question de gibier. Les chiens sont jugés exclusivement sur l’allure (beauté et énergie de la course, du port de tête etc…). On procède par élimination ; au meilleur chien de la journée est décerné ou non un « C.A.C.I.T. », récompense suprême, et à son dauphin « la Réserve de C.A.C.I.T. » (R.C.A.C.I.T.).

Remarque : Attention ! plusieurs C.A.C.T. peuvent faire votre chien Champion de Travail (voir encadré). Dans ce cas, votre compagnon sera dans l’obligation désormais de concourir en couple dans la discipline où il s’est distingué (printemps ou automne).



Les field-trials de printemps se présentent comme un exercice de style rigoureux où la plus haute exigence est requise. La prise de terrain doit être importante, et, grande est l’initiative laissée au chien. Redoutées des amateurs, ces épreuves sont le domaine privilégié des professionnels.

Les field-trials d’automne, au contraire, sont plutôt tournés vers la chasse pratique ; les chiens y prennent souvent moins de terrain et une faute vénielle est pardonnée plus volontiers. Néanmoins, un dressage sans faiblesse est essentiel, ne serait-ce que pour le rapport, car le passage par un rapport forcé peut être obligatoire. Si les amateurs s’y sentent plus à l’aise, inversement, certains professionnels les boudent. Les concours de couples Les deux concurrents y sont menés chacun par son propre conducteur. Le principe est le même, mais le chien doit, en plus, savoir patronner, c’est-à-dire respecter l’arrêt de son congénère en prenant à son tour une position statique. Ces épreuves, où les deux chiens, au gré de leur quête, se croisent, s’éloignent l’un de l’autre pour se croiser de nouveau et s’immobilisent presque simultanément, sont très spectaculaires et attirent un public d’amateurs et de professionnels passionnés.



Le Brevet International de Chasse pratique (B.ICP)

Le BICP est à la cynophilie ce qu’est le décathlon à l’athlétisme, c’est-à-dire une épreuve dans laquelle toutes les qualités du chien sont mises en évidence : la quête, le nez, l’arrêt, la recherche du gibier blessé ou mort, le rapport sur terre, la recherche d’un gibier d’eau, le travail sur ce même gibier et le rapport en eau profonde. Un chien détenteur du BICP est donc un chien complet. Aussi comprend-on assez mal pourquoi cette discipline est boudée par les chasseurs et quasiment ignorée des professionnels. Il est vrai qu’une hiérarchie s’est peu à peu instaurée dans les concours : au sommet, les field-trials de printemps (« le must ! »), légèrement en dessous, les concours de gibier tiré et, en bas de l’échelle, le BICP. Le St-Hubert restant une épreuve à part où est jugé le couple conducteur-chien.

Le chasseur veut avant tout un chien polyvalent qui chasse « à portée de fusil » et rapporte, d’où l’intérêt du BICP.

Celui-ci comprend 4 épreuves :

? pistage et mise à l’envol d’un canard au marais,

? rapport en eau profonde,

? recherche sur terre avec arrêt et rapport d’un gibier vivant (perdreau ou faisan lâché) abattu par des tireurs,

? recherche, également avec rapport, d’un gibier mort caché par le juge.

Pour chaque discipline, un certain nombre de points est attribué avec note éliminatoire en cas d’insuffisance. Selon le nombre de points obtenus, le BICP peut être délivré en 1ère, 2e ou 3e catégorie.



Le Brevet de Travail à l’Eau

Le chien qui n’a réussi que les épreuves sur eau se voit décerner un « Brevet de Travail à l’Eau » qui donne droit lui aussi à un diplôme.



Le concours St-Hubert



Le but du concours « St Hubert pour chasseurs avec chiens d'arrêt ou spaniels » est l'exercice de la chasse par l'utilisation du chien de race et le développement de l'esprit sportif du chasseur dans le respect de la nature.

Ce concours est ouvert à tous. Pas besoin d'une "bête à concours" et être un champion de ball-trap. L'intérêt pour notre Club est de faire connaître les qualités de nos chiens sur le terrain. C'est une équipe qui sera jugée et la complicité entre le maître et son compagnon sera particulièrement appréciée des examinateurs.

Ces concours sont organisés dans chaque département par les Sociétés Canines Régionales et les Fédérations des Chasseurs.

Ils sont ouverts aux chasseurs, chasseresses et "juniors".

Ceux-ci peuvent concourir dans l'une des séries ci-après :

• Chasseur avec chien d'arrêt,

• Trialisant avec chien d'arrêt (si vous avez obtenu un point de travail en field ou BICP).

Pour participer, vous devez être propriétaire de votre chien et détenir le permis de chasser du département où se déroule l'épreuve.

Vous serez jugés selon trois critères :

• Tir et habileté du chasseur (20 points)

• Appréciation sur le comportement du chasseur (40 points) à savoir :

? connaissances cynophiles et cynégétiques,

? sécurité et connaissances techniques,

? esprit sportif.

• Appréciation du chien (40 point) : quête, arrêt, rapport.

Le premier de chaque série sera qualifié pour les épreuves régionales et chaque vainqueur régional aura l'honneur de participer à la Finale Nationale qui se déroule chaque année dans le cadre prestigieux de la "Chasse Présidentielle" de Rambouillet.